Ah octobre…
C’est vrai que la chanson éponyme de Cabrel est un peu tristoune. Et dire que quand j’étais jeune, mes mois préférés étaient ceux de l’été. Depuis que je suis passionné d’oiseaux ça a bien changé tout ça ! Printemps et automne, avec leurs passages parfois mystérieux ont pris le dessus. En particulier, le mois d’octobre, il y a tout à faire alors ! La migration en montagne, en vallée du Rhône, sur les cols pyrénéens ou sur de nombreux sites en France, les îles bretonnes dont Ouessant en tête bien sûr, avec parfois sur un même lieu des oiseaux américains et russes ensemble, les buissons du coin, les premiers dortoirs, les plans d’eau avec les premiers hivernants. Et vous le verrez un peu en dessous : même à la maison, il faut ouvrir l’œil !
Voici quelques bons moments de ces dernières semaines.
Début septembre toujours un stationnement improbable de gorgebleues dans la plaine près de l’aérodrome de Romans. Comme cela fait 10 ans que nous en avons observé chaque année, j’y reviendrai avec un article dédié.
Puis quelques suivis très sympas sur septembre et octobre au barrage de Charmes sur Rhône. Avec JP, nous avons eu des oies, ibis falcinelles, grues, sternes caspiennes, canards souchets et pilets, sarcelles, balbuzards, cigognes… un régal.
Fin septembre nous avons fait une prospection avec Amélie et David aux Vieilles Granges d’où quelques belles observations dont une de locustelle tachetée l’occasion pour moi de prendre mes premières photos de cette espèce que l’on entend souvent mais que l’on voit peu.
A peu près à cette période, je constate une présence inhabituelle de grosbecs casse noyaux à la maison, une quinzaine !! L’afflux se confirmera en France et lors de suivis au Col de la Bataille, nous avons battu le record journalier du site pour cette espèce avec 145 oiseaux ! Les journées furent magiques là-haut avec de nombreux fringillidés, hirondelles, petits rapaces et même des tichodromes.
Suivi sympa également chez Nicolas, à Beauvoir en Royans dont un passage de cygnes tuberculés qui migraient à fond.
Tous ces comptages de migration sont sur Trektellen.org.
Mi-octobre je note le retour du premier faucon émerillon près du dortoir habituel dans la plaine. Première fois en 10 ans que je le trouve avant Francis !
Le 16, la cerise sur la gâteau !! Alors que je suis avec Mathilde, Suzanne et Elise dans la maison, je ne sais pas pourquoi, à 25 mètres dans les bouleaux un petit oiseau attire mon attention. Pourtant, je ne vérifie pas chaque oiseau surtout quand je ne suis pas seul. Mais là, incroyable pressentiment, je pars prendre les jumelles, et après en avoir fait un roitelet tant l’observation est improbable, je me rends compte que c’est un pouillot à grands sourcils qui se nourrit dans les arbres sur notre terrain. Vincent m’a toujours dit : « tu l’auras sans le chercher » ! Et ben là c’est fait. Je préviens Mathilde et plus rapide que Bolt, je me précipite dehors avec l’appareil photo et je mitraille la bête. Du pur fantasme. Rapidement quand on s’intéresse aux oiseaux en France on entend parler de ce piaf surnommé le « PGS ». Je l’avais déjà observé à Ouessant mais jamais sur le continent. Waouh quelle émotion pas aussi fort que les bernaches cravants ce printemps ou le pygargue à Pierre Aiguille mais c’est très fort !! Mathilde, une de mes filles, me regarde inquiète tellement je suis ému. Ben jugez quand même : première donnée en Drôme depuis 2020 et première photo mise sur Faune Drôme depuis 1986 et encore c’était un oiseau au baguage. Et le tout à la maison ! Bon, je sais, pas de quoi se mettre dans des états pareils, d’accord, mais c’est comme ça, ça me fait planer ces oiseaux ! Ce qui est remarquable chez ce piaf c’est son parcours. On peut résumer ça à : PGS avec problème de GPS. Normalement ils migrent au sud de l’Asie et certains se retrouvent en France ! Problème d’orientation ou oiseaux précurseurs ? Il sera encore présent furtivement le lendemain matin et puis adios !!
Deux jours plus tard en observant la comète Tsuchinshan-atlas (photos dans galerie Ciel nocturne), j’entends des grues cendrées, un gros groupe a priori mais je ne les verrai pas dans la nuit noire. Rémi venait de me dire qu’avec Luca ils avaient eu de beaux passages de grues dans la journée en Alsace. Toujours magique ces oiseaux qui migrent de nuit et dire que c’est 75% du passage et donc du spectacle qui est nocturne !
Un saut près de la grande bleue où j’irai observé un fou brun qui est exceptionnel en Méditerranée française, puis petit séjour en Camargue avec la chance de voir un courlis hudsonien (courlis corlieu américain) et magnifique passage de grues au coucher du soleil qui vont dans leur dortoir avec plus de 5000 oiseaux et magnifiques vols d’ibis.
Puis comptage du dortoir d’aigrettes à Bourg de péage avec grandes aigrettes, aigrettes garzettes et plus de 1200 hérons garde-bœufs ; quelle belle ambiance, comptage en compagnie de Bernard.
Et prospection en vélo le long du Rhône près de Saint Rambert d’Albon avec l’ami Vincent, et découverte dans l’après-midi d’un superbe élanion blanc.
Arrivée des premiers vanneaux huppés et busard saint Martin début novembre dans la plaine de Châtillon Saint Jean, canards mandarins à Peyrins et beau busard des roseaux femelle à Châteauneuf sur Isère.
Avec Kalou, petit weekend pour fêter mes 60 ans et coche du pic de Sharpe près de Carcassonne.
Premiers nourrissages au jardin et de suite de beaux effectifs de mésanges, le retour de l’accenteur mouchet et présence attendue de grosbecs.
Voilà, trop trop bien, malgré quelques virus habituels qui ont en peu gâché la période ce fut formidable ; vivement l’an prochain, et maintenant place aux hivernants !!!
0 commentaires