VERCORS – OCTOBRE 2023

23 Déc 2023 | Oiseaux, Ornithologie, Véloiseaux | 2 commentaires

 Vercors en automne

 

 

Les températures sont anormalement chaudes en ce début octobre. C’est inquiétant !! Les records se succèdent, et pourtant cela n’a pas l’air d’alarmer grand monde… C’est donc toujours l’été en montagne ! Les prévisions météorologiques en altitude sont particulièrement bonnes et stables, je décide de partir quelques jours dans le Vercors à vélo. La montagne paraît si belle, vue de nos collines drômoises et les petites chouettes de montagne (PCM) ont un regain d’activité à cette période. Je ne les ai encore jamais observées en automne.

Je pars léger et dormirai sur Villard et Corrençon à l’hôtel. Kalou me rejoindra en fin de semaine.

Quel plaisir le vélo ! Enfin, c’est pas la grande forme, crevaison à quelques kilomètres du départ, montée un peu difficile dans les Gorges de la Bourne, trajet rendu compliqué par des travaux limitant l’accès et l’interdisant en journée. Et bien sûr, je suis quand même un peu chargé, en particulier par les vêtements et chaussures de randonnée.

Mais bon, me voici à l’hôtel à Villard de Lans ! Dans les 50km et 1000m de dénivelé – rien de fou.

Une bonne nuit de repos et je pars en début d’après-midi direction le plateau d’Herbouilly ! Dans Villard, les gens jouent à la pétanque en short, et mangent en teeshirt à la terrasse des cafés. Herbouilly, c’est un secteur que je connais bien. J’ai participé sur quelques printemps au comptage protocolé des PCM avec François, Christine, Evelyne et Loïc sur ce secteur. Et l’hiver, comme à plusieurs endroits dans le Vercors, les routes se ferment et deviennent des pistes de ski de fond. J’aime cette petite station et j’ai pratiqué le ski de fond puis le skating pendant plusieurs années ici.

Ah le vélo, pour l’ornithologie que c’est bien, on s’arrête où l’on veut et surtout on est accompagné en permanence par le chant des oiseaux. Et là, dans la montée de Bois barbu, grives draines, pics noirs, tarins et mésanges huppées se succèdent et m’aident à oublier la difficulté de cette pente parfois raide ; encore 600m de D+ en cette fin d’après-midi. Le plateau est situé autour des 1300m d’altitude, il est entouré par des reliefs. J’ai eu le bonheur en juin d’y observer la mystérieuse gélinotte des bois. Le plateau est très boisé et il y a juste une petite plaine intra forestière surplombée par la route et j’affectionne particulièrement ce point de vue. Je m’y arrête, j’admire puis je file, je reviendrai ici à la tombée de la nuit ; c’est le plan.

En France, il y a deux petites chouettes de montagne, la Chevêchette d’Europe et la Chouette de Tengmalm. Bien que classée dans les rapaces nocturnes ; la première est essentiellement crépusculaire, je vais donc tâcher de l’entendre et peut être de la voir. Ensuite la Tengmalm étant strictement nocturne, il faut attendre la nuit noire pour espérer l’entendre. Je me pose à 2km du point de vue, il est 18h. La chevêchette, de septembre à novembre, se remet à chanter avec un chant particulier appelé « chant d’automne ». Et là, je cale mon vélo et directement le moment magique ; j’entends son chant classique ressemblant à celui du petit duc ou du bouvreuil (guide ornitho), je suis aux anges quand une deuxième répond puis une troisième. Incroyable ! Je me fais discret, on dirait qu’elle se rapproche, jusqu’à la voir en haut d’un épicéa tout proche. Quelques instants plus tard elle produira un chant d’automne incroyable. En ayant pu casse croûter, en profiter un maximum et avertir les amis, je repars vers le point de vue sur la plaine. Et la nuit tombe doucement. Plusieurs chouettes hulottes se répondent avec une grande variété de chants  Vers 21h, il fait nuit noire, pas une voiture depuis deux heures, malgré le froid qui est tombé d’un coup et commence à piquer, un sentiment de plénitude m’envahit. Le ciel est magnifique, le Vercors est une réserve de ciel étoilé et ça se voit !! Et là, perdu dans la voie lactée, j’entends le cri caractéristique d’une Tengmalm qui décolle à quelques mètres et semble se poser un peu plus haut dans la forêt. Elle produira à nouveau quelques cris plus tard.  J’aurais bien aimé un chant car je suis particulièrement fan du doux «  pou-pou-pou-pou » qui hante le plateau la nuit, mais c’est déjà formidable ainsi.

Bon allez, mise en place des phares et des gants et descente à fond vers l’hôtel en me remémorant ces moments intenses.

2 Commentaires

  1. ROBIN Frédéric

    Sympa l’article

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  2. Traversier jean Louis

    Pour un premier essai c’est réussi
    Bravo pour cette belle initiative

    Réponse

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